Conduite & technique

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Généralités

La conduite de cette ruche est simple et agréable. Nous allons vous détailler, de manière non exhaustive, le mode de gestion que nous avons adopté qui respecte la vie de l’abeille, tout en obtenant une production satisfaisante et surtout de qualité.

Afin de compléter vos connaissances en apiculture, nous vous conseillons, en complément des informations contenues sur notre site, la lecture de revues ou livres dédiés à l’apiculture.

La compréhension du cycle biologique annuel chez l’abeille mellifera, la connaissance des bonnes pratiques de gestion et l’exécution des tâches à la bonne période s’acquièrent par expérience et sont essentielles :

“c’est l’art de l’apiculture”

Manipulation

La gestion de la colonie est basée sur la manipulation incontournable des rayons afin d’inspecter la santé des abeilles. Elle consiste à observer la colonie et ensuite à ajuster l’espace qui lui est nécessaire en déplaçant la partition.

De manière générale, au printemps et en été, il faut élargir l’espace ; ensuite il faut resserrer la colonie à l’automne. La rubrique « au fil des saisons » vous expliquera   plus en détails l’ensemble des opérations à effectuer tout au long de l’année.

Le point fort de cette ruche, ce sont ses rayons de cire amovibles construits naturellement mais qui, par contre, ne sont pas toujours bien axés sur la barrette. En effet, le rayon de couvain mâle est plus large et les abeilles étirent davantage les cellules quand elles emmagasinent du miel. Il faut donc mettre une cale après la barrette pour réajuster l’axe du rayon suivant, avant même qu’il ne soit construit.

La photo ci-contre, démontre un rayon désaxé entre la barrette et le rayon (trait rouge). Avant la construction du prochain rayon par les abeilles, l’apiculteur devra impérativement mettre une cale inter-barrette entre cette barrette et une barrette vierge.

Les rayons sont fragiles et le risque de cassure est présent. Aussi, lors de la manipulation, l’apiculteur doit veiller à laisser les rayons sur un plan vertical et à les étudier sans les incliner horizontalement.  Il est également préférable de manipuler les rayons par l’arrière de la ruche pour ne pas gêner le passage des abeilles dans la ruche.

La visite et l’inspection de la ruche peuvent alors commencer !!

rayon désaxé de ruche kenyane

Visites

Visiter, contrôler l’état de votre colonie vous garantira son bon développement, sa bonne santé et sa longévité. Avant tout, vous devez travailler lors d’une belle journée quand les butineuses sont plus dociles, en train de voler, durant une montée de nectar.

Il est également préférable de travailler en douceur. Cette ruche le permet car l’apiculteur déplace barrette après barrette et ne dérange pas toute la colonie ; ainsi peu d’abeilles sont mobilisées pour défendre leur maison.

Sur le tiroir de plancher vous pouvez déjà observer des indices précieux sans déranger la colonie :

la construction des rayons, l’activité de la colonie, les maladies telles que la loque, le varroa…

Nettoyez le plancher dans l’herbe à chaque passage.

De plus, en observant l’entrée de la ruche, si l’activité est intense et que les abeilles entrent chargées de pollen, cela signifie que la reine pond.

écailles de cire sur plancher d’observation

déchet de loque européenne sur plancher

N’hésitez pas à faire une visite plus approfondie de la ruche si cela vous semble nécessaire. Equipez-vous alors de votre matériel (vareuse, lève cadre et enfumoir) et contrôlez plus minutieusement votre colonie.

Pour visiter la ruche il faut :

  • enfumer la ruche
  • enlever le toit et le poser à côté de la ruche
  • enlever la cale de serrage
  • enlever 3 barrettes positionnées dans l’espace vide (afin de pouvoir décaler la partition et les rayons)
  • glisser le lève-cadre entre la barrette et la partition, décalez la partition ….. enfumer légèrement l’ouverture créée par la manipulation
  • renouveler l’opération entre chaque barrette ….. jusqu’à obtention de la barrette qui soutient le rayon que l’on souhaite contrôler (réserve, couvain, …)

Très rapidement vous pourrez observer les rayons, notamment les nouvelles constructions, et vérifier si les abeilles construisent correctement sur l’arête de la barrette. Lors d’une miellée, identifiable par de nombreuses écailles de cire sur le tiroir, il faut généralement mettre des cales si on ne veut pas se retrouver avec un rayon entre 2 barrettes.

En cas de doute sur le bon développement de la colonie, n’hésitez pas vérifier les 1ers rayons de couvain ; cela vous permettra de confirmer la présence d’œufs et donc de la reine, de contrôler l’état du couvain, la qualité de la ponte, ainsi que les réserves. Vous devez également être très minutieux sur l’état sanitaire et plus particulièrement être vigilant sur la maladie de la loque américaine.

Chez l’abeille, la reine pond de manière circulaire du centre vers l’extérieur. La ponte doit être bien serrée. Le nid à couvain est réparti sur une dizaine de rayons et donne une forme ovale à l’ensemble du couvain (lui-même situé en partie centrale du rayon). En partie haute et de chaque côté du nid à couvain, vous trouverez le miel et le pollen. Plus on s’écarte du rayon central du nid à couvain, plus on trouve du miel.

Il est important que votre colonie conserve suffisamment de réserves toute l’année : il doit y avoir en permanence du miel sur la partie supérieure des rayons mais également un rayon de miel de chaque côté du nid à couvain.

jeune couvain d’un rayon de ruche kenyane 

rayon malade

Un bon aspect général du rayon est un gage de satisfaction. Si l’aspect général n’est pas harmonieux, ou si la ponte est en forme de mosaïque ou en forme de tâche, cela signifie que votre colonie est peut être malade ou que votre reine n’est pas de bonne qualité. Si la reine ne convient pas, il faudra la changer.

A la fin de votre visite, remettez les barrettes dans le même ordre et repositionnez la cale de serrage.

Il conviendra également de noter chacune de vos interventions et opérations effectuées sur votre carnet de suivi.

Essaimage

Le processus d’essaimage a lieu au printemps. L’essaimage est signe de bonne santé de la colonie. C’est un processus naturel, complexe et progressif qui permet la procréation, la survie et la multiplication des colonies d’abeilles. Observer ce phénomène est un moment extraordinaire.

C’est une période importante aussi bien dans la vie de l’abeille que pour l’apiculteur. Si vous ne gérez pas l’essaimage à temps, vous risquez, dans le pire des cas, de perdre toute chance de récolte.

La gestion de l’essaimage est facilitée avec la ruche kenyane car on peut gérer l’essaimage sur la même ruche, il n’y a pas besoin d’une seconde ruche. En effet, la colonie d’abeilles se place durant l’hiver sur moins de la moitié de la ruche, l’autre partie de la ruche, constitué d’une deuxième entrée, est libre pour recevoir au printemps un nouvel essaim.

Voici le processus d’essaimage :

La fièvre d’essaimage commence par la construction d’amorces de cellules royales sur les bords des rayons. Une dizaine de cellules qui s’allongent et se remplissent sont le signe d’un essaimage prochain. On constate aussi que le comportement des abeilles et de la reine change : diminution de la ponte et du nettoyage des alvéoles, arrêt des constructions de cire, formation d’une grappe sous le plancher…  on constate alors moins de déchets et d’écailles de cire sur le tiroir de plancher.

La force d’un essaim au moment de son établissement est fulgurante. Nous avons donc adapté une méthode de gestion de l’essaimage qui consiste à capter l’énergie liée à l’essaimage tout en respectant le cycle biologique de l’abeille.

Selon les régions et les races d’abeilles, l’essaimage peut commencer début avril. Il faut donc au préalable contrôler la colonie tous les 10 jours, soit le temps qu’une cellule royale se construise avant émergence. Dès que l’on repère une dizaine de cellules d’essaimage royales remplies, il faut agir et avant tout rechercher la reine.

cellule royales sur rayon de ruche kenyane

La méthode:

On déplace la reine + des rayons à l’opposé de la ruche vers la deuxième entrée suivant cet ordre : 1 rayon de miel /pollen sur le côté trapézoïdal + 3 rayons de couvain fermés (si possible 3 rayons qui se suivent) avec leurs abeilles + 1 barrette vierge + 1 partition (ou 1 nourrisseur).

Un peu plus tard les butineuses reviendront à l’endroit initial où se trouvait la reine avant son déplacement. Pour pallier au manque d’abeilles près du couvain, il est alors possible de secouer doucement les abeilles d’1 ou de 2 rayons dans la nouvelle partie où se trouve la reine. Intégrer de jeunes abeilles qui resteront dans cette nouvelle partie permettra d’éviter le refroidissement du couvain qui peut entraîner des maladies .

Cette 1ère méthode présente beaucoup d’avantages. En effet, on change de processus en évitant l’essaimage par un renouvellement de reine, tout en conservant un fort potentiel et la souche. Sachant que la saison d’essaimage est aussi le moment pour certaines colonies de changer la reine, on se rapproche donc d’une phase naturelle dans le cycle biologique.

reine sur rayons de ruche kenyane

La colonie initiale maintenant orpheline va produire 6 jours plus tard d’autres cellules royales : il ne faut conserver qu’une seule cellule royale, la plus belle, et enlever toutes les autres. Annotez la cellule choisie de la mention « CR » (Cellule Royale) sur la barrette sur laquelle se trouve la cellule. Les abeilles orphelines de reine ont un comportement généralement plus agressif. Couvrez-vous bien ! Les cellules royales « prélevées sur la barrette» contiennent de la gelée royale, ne les jetez pas car vous pouvez consommer ce produit très précieux pour votre organisme.

20 jours plus tard,  contrôlez la ponte de la reine. Si la reine est bien fécondée vous aurez une colonie bien établie, beaucoup de butineuses et une jeune reine productive. Si la reine n’est pas fécondée à cause d’un temps maussade, vous devrez alors inverser, au niveau des 2 parties sans abeilles, 1 rayon vide avec 1 rayon comportant des œufs. Cette manipulation étant effectuée, les abeilles reprendront le processus d’élevage. Contrôlez de nouveau  la ponte 30 jours après.

Maladie

Comme tout être vivant, l’abeille peut contracter des maladies parfois contagieuses et graves comme la loque américaine. Il faut savoir la reconnaitre afin d’agir le plus tôt possible et éviter de contaminer les colonies alentours. C’est une maladie qui affecte le couvain fermé, ce qui rend sa détection minutieuse. Une colonie atteinte par la loque américaine est vouée à mourir si aucune action n’est entreprise.

Les alvéoles fermées, atteintes par la maladie, sont reconnaissables par leur couleur plus foncée, par leur forme concave et sont généralement percée en leur milieu. Au premier stade de la maladie, l’alvéole est operculée et la larve qu’elle contient se décompose et forme une bouillie filamenteuse. Si le stade de décomposition est avancé, cette bouillie sèche pour devenir une écaille noire.

écailles de loques Américaines

couvain malade de la loque Américain

Grâce au tiroir de plancher vous pouvez observer facilement les déchets rejetés par les abeilles, notamment les écailles noires et ainsi repérer la présence de maladies. Dans ce cas, vous devez impérativement contrôler votre couvain et l’observer très minutieusement. Faites le test de ” l’allumette ” sur les alvéoles suspectes. Pour cela, introduisez une allumette dans l’une d’elles, puis en la retirant, vérifiez si un fil gluant s’étire : si c’est le cas, votre colonie est infectée.

Si la maladie se déclare au printemps et si votre colonie est forte, vous pouvez sauver la colonie en effectuant un transvasement sinon vous pouvez la détruire. Pour en savoir davantage suivez le lien : La loque américaine par André Simoneau

Varroa Destructor

Le varroa est un acarien parasite de l’abeille. Introduit en France dans les années 80, il représente un véritable fléau car il est l’une des causes principales d’affaiblissement et d’effondrement des colonies d’abeilles.

Cet acarien, originaire d’Asie, vit naturellement avec son hôte, l’abeille asiatique, sans lui causer de véritable préjudice. Toutefois l’abeille européenne n’a pas le même cycle biologique que l’abeille asiatique ce qui favorise le développement du varroa. En conséquence, depuis l’introduction du varroa sur notre territoire, liée aux échanges commerciaux, le varroa a provoqué d’énormes pertes de colonies. Il est présent sur la quasi totalité du territoire Français.

Dans un délai de 3 ans, parfois même plus tôt, si vous n’intervenez pas, vous risquez un fort de perdre votre colonie. Il est alors vivement conseillé de lutter contre le développement du varroa par des acaricides bio et des moyens de luttes alternatives.

Un moyen de lutte alternative conseillé est de respecter l’essaimage, ce qui occasionne un arrêt de ponte de la reine et donc du développement du varroa. L’acaricide par traitement à l’acide oxalique semble actuellement être le meilleur produit bio.

Plusieurs modes d’application sont possibles :

  • utilisation par pulvérisation (ci jointe la méthode: lutte alternative contre varroa). Il est conseillé de l’utiliser 2 fois maximum par an car ce mode abîme la cuticule des abeilles.
  • utilisation par sublimation à l’aide du Varrox. Ce traitement peut être utilisé plusieurs fois dans l’année sans causer de dommages à l’abeille.

Depuis 2017, nous utilisons cette dernière méthode 2 fois/an, hors couvain, début décembre et fin décembre. C’est le moment idéal pour traiter les colonies car on observe un arrêt de ponte et ainsi les varroas sont tous vulnérables ce qui rend ce traitement efficace.

Mais avant ce traitement d’hiver, le varroa peu causer des dommages irrémédiables. Un traitement de milieu / fin d’été est vivement conseillé. Les lanières d’acide oxalique à diffusion lente remportent un réel succès (ci jointe la méthode décrite par ADA France: cahier technique apicole, page 52-54).

L’acide oxalique est un acide organique qui a l’avantage de ne pas être liposoluble, il ne se fixe pas dans les cires. Il est nécessaire de bien se protéger, notamment à l’aide d’un masque muni d’une cartouche prévue à cet effet.

varrox sur ruche kenyane

Le taux d’infestation est observable sur votre tiroir d’observation. Attention les fourmis peuvent enlever les varroas morts naturellement. Pas de varroa sur le tiroir ne veut pas dire que votre colonie n’est pas porteuse d’acarien.

Pour limiter les pertes, il faut combiner 2 voire 3 actions par an, à votre convenance.

varroa sur plancher de ruche kenyane

Nourrissement

Malheureusement, nos abeilles ne trouvent pas toujours le nectar suffisant pour constituer les réserves tout au long de l’année, notamment au printemps car la demande en nourriture est importante. Une règle primordiale est qu’il ne faut pas être trop gourmand lors de la récolte et laisser suffisamment de provisions de miel aux abeilles afin qu’elles puissent tenir tout l’hiver et surtout en début de printemps.

L’apiculteur peut être amené à compenser un manque de réserve de miel de la ruche par un nourrissement. Idéalement les abeilles doivent être essentiellement nourries de leur propre miel.  Rien ne vaut le miel et le pollen naturel pour le bon développement de la colonie. Le complément de provisions peut être donné à la fin de l’été pour la mise en hivernage. Il est préférable de ne nourrir que les colonies vraiment nécessiteuses. Un nourrissement pourra être complété à la sorite de l’hiver. Enfin, la pratique de production d’essaim est consommatrice de nourriture.

Le nourrissement  avec du sucre artificiel reste donc exceptionnel pour l’apiculteur de loisir sauf en cas d’urgence vitale. L’apiculteur a tout intérêt a nourrir avec du miel issu de ses ruches exempte de maladie.

Ce nourrisseur peut être également utilisé comme partition. Son utilisation est simple : positionnez-le à la place de la partition d’ouverture près du dernier rayon construit avec une cale entre la barrette et le nourrisseur.

Pour l’ouverture utilisez votre lève-cadre pour décoller la propolis entre la barrette et le nourrisseur. Soulever ensuite à l’aide du piton.

Nourrissement en ruche kenyane

Élevage de reines & Production de gelée royale

Dans la colonie, les abeilles élèvent leur reine dès qu’elles en ont la nécessité. L’évolution de notre environnement fait qu’aujourd’hui nous avons besoin de reines performantes avec des caractères sélectionnés et disponible à tout moment.

Gilles FERT, auteur du livre « Elevage des reines », est un spécialiste de l’élevage des reines. Il nous a fait le plaisir de réfléchir à l’adaptation de l’élevage des reines sur la ruche kenyane et a mis au point un plancher d’élevage propre à notre ruche.

Le plancher amovible de la ruche kenyane peut être remplacé par d’autres planchers tels qu’un plancher d’élevage ou un plancher de fécondation. La fiche pratique est téléchargeable en suivant le lien : L’élevage de reines en ruche kenyane par G.FERT

Cette fiche aussi est visible en suivant le lien web: Le pas à pas : l’élevage de reines en ruche kenyane

Cellules royales sur cadre de ruche kenyane

Pour compléter votre apprentissage nous partageons notre expérience depuis 2012. Nous vous proposons des formations de prise en main de la ruche kenyane en toute saison.

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Varroa Destructor

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Elevage de reines & production de gelée royale

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